06/11/2025 francais.rt.com  3min #295549

Gaza : les contours flous de la future force internationale sous mandat de l'Onu

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Forces israéliennes dans la bande de Gaza

Les États-Unis proposent à l'ONU la création d'une force internationale à Gaza pour désarmer le Hamas et stabiliser l'enclave. Majoritairement composée de troupes arabes, elle serait placée sous un mandat onusien de deux ans. Un projet contesté, jugé trop aligné sur les positions américaines et israéliennes.

Les États-Unis ont transmis à plusieurs membres du Conseil de sécurité un projet de résolution prévoyant la création d'une International Stabilization Force (ISF) à Gaza. Cette force multinationale, sous mandat onusien renouvelable de deux ans, viserait à « stabiliser » l'enclave et à superviser la démilitarisation du Hamas dans le cadre de la seconde phase du cessez-le-feu.

Selon le projet américain, les premières troupes, majoritairement arabes et musulmanes, devraient être déployées dès janvier 2026, sous un commandement unifié coordonné avec Israël et l'Égypte. L'ISF, qui pourrait compter entre 5 000 et 8 000 soldats, aurait pour mission d'assurer la sécurité des civils, de détruire les infrastructures militaires du Hamas et de protéger les couloirs humanitaires, en parallèle à la formation d'une nouvelle force de police palestinienne.

Mais ce plan, inspiré du projet de paix de Donald Trump, soulève de fortes réticences régionales. Plusieurs États arabes, dont la Jordanie, ont déjà refusé d'envoyer des troupes, craignant d'être perçus comme les exécutants d'une stratégie américaine et israélienne.

Vers une Finul 2.0

Pour Washington, le passage par l'ONU permet d'enrober le dispositif d'une légitimité internationale et d'éviter le rejet populaire dans le monde arabe. Cependant, les factions palestiniennes, réunies fin octobre au Caire, ont rejeté l'idée d'une force d'« exécution », réclamant plutôt une mission d'observation onusienne similaire à la Finul au Sud-Liban.

Selon des sources israéliennes, la proposition américaine reste largement alignée sur les positions de Tel Aviv, notamment sur la nécessité de conditionner tout retrait israélien au désarmement complet du Hamas. Le futur Conseil pour la paix, pierre angulaire du plan Trump, superviserait la gouvernance transitoire de Gaza, possiblement sous la coordination de Tony Blair.

Israël conserverait un droit de veto sur les pays participants, excluant déjà la Turquie en raison de sa proximité avec le Hamas. Derrière la façade multilatérale, Washington et Tel Aviv semblent donc vouloir maintenir un contrôle étroit sur la transition gazaouie, en tentant d'imposer une architecture sécuritaire durable sans reconnaître officiellement une tutelle étrangère.

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